La très médiatique fonction de  » Chief Happiness Officer  »  (CHO) ne serait-elle qu’un simple habillage marketing ? Réponses avec Mathilde Brygier, content manager chez Joblift, méta-moteur de recherche d’emploi, qui vient de publier une étude sur le sujet.

Comment avez-vous mené cette enquête ?

Nous avons analysé l’ensemble des offres d’emploi de Chief Happiness Officer (CHO) sur les douze derniers mois. Il est apparu que ce poste très convoité recouvrait une offre limitée, malgré une multiplication par six du nombre d’annonces par rapport à 2015.

Quel est le rôle du Chief Happiness Officer ?

Le CHO est garant de la culture de l’entreprise. Si la fonction est proche de celle du RH sur le fond, elle est différente sur le forme puisqu’il lui revient d’organiser des évènements, d’initier des teams buildings afin de rendre l’environnement de travail plus agréable. Positionné aux côtés du dirigeant, il doit apporter du sens au travail de chacun, créer une cohésion d’ensemble pour stimuler et améliorer l’efficacité des collaborateurs.

Les missions du CHO sont-elles les mêmes d’une entreprise à une autre ?

Chief Happiness OfficerNon, c’est très hétérogène. Le CHO peut être rattaché à divers services : 60% sont liés aux postes d’office manager, d’assistant de direction, voire aux services généraux. Leurs missions se cantonnent alors aux tâches administratives. Dans 23% des cas, la responsabilité du bonheur au bureau est confiée au service marketing et communication, et 17% des annonces intègrent ce poste aux RH. Par ailleurs, pour 38% des offres publiées, le rôle de happines officer est délégué… à un stagiaire ! Un ratio qui reste important mais qui tend à baisser puisqu’il était de 45% en 2015.

Ce poste est donc mal défini…

Parmi les annonces analysées employant le terme de  » Chief Happiness Officer « , on distingue deux types de tons : les annonces factuelles et objectives qui placent le mot-clé dans la liste des missions (42%), et les annonces plus émotionnelles qui mettent l’accent sur les qualités demandées et les valeurs d’entreprise (58%). Le premier type d’annonce laisse supposer que le mot-clé « CHO » est simplement utilisé pour mieux vendre le poste.

Trouve-t-on le CHO uniquement dans les start-ups ?

Cela était vrai au début, mais c’est en train de changer. Une étude de l’université de Warwick menée en 2014, qui a eu pas mal d’échos, montre que le bonheur au travail améliorait la productivité, qu’un environnement de travail agréable participait à la fidélisation des générations Y et Z… Logique que les PME (28% du panel de notre étude) et les grandes entreprises (18%) s’y intéressent de plus en plus. Mais les start-ups restent en pointe puisqu’une offre de poste de CHO sur deux (53%) provient de ce type d’entreprise.

Source :http://www.focusrh.com  –  Frédérique GUENOT