Le présentéisme : un comportement à risque pour la santé
En cette période de vœux, où il est d’usage de souhaiter une bonne santé, on peut s’interroger sur les conséquences d’un comportement adopté par certains salariés : le présentéisme, défini ici comme le fait de renoncer à l’arrêt, et donc d’aller travailler étant malade.
De plus en plus de responsables RH en pressentent la malignité et souhaiteraient identifier les profils à risque. Mais ils se heurtent alors à une question de taille : comment mesurer et analyser les déterminants d’un phénomène a priori invisible dans les statistiques de l’entreprise ?
De manière assez surprenante, la statistique peut malgré toutapporter une réponse. Un tout petit peu de technique pour reprendre l’année en bonne santé… neuronale.
En fonction de ses caractéristiques propres (âge, ancienneté, sexe, emploi…), il est assez facile pour la statistique d’établir une prédiction d’absence. Plus précisément, de déterminer la probabilité qu’un salarié n’ait pas de jour d’arrêt dans l’année, ou qu’il en ait 1,2,3, ou n’importe quelle valeur.
Cette prédiction pourra aisément être comparée à la réalité pour établir si celle-ci était attendue. Si par exemple, un salarié avait 80% de chances de ne pas avoir d’arrêt, et qu’il n’en a effectivement pas eu, eh bien voilà tout… Il s’est produit ce qui était le plus probable. Si un salarié n’avait en revanche que 10% de chances de ne pas avoir d’arrêt, et que cet événement s’est malgré tout produit, l’événement est statistiquement improbable. A fortiori s’il se répète d’années en années… Que le salarié renonce à l’arrêt alors qu’il est malade devient alors une explication, dont on peut évaluer la vraisemblance en fonction de l’écart entre le prédit et le réel. L’analytique RH permet ainsi d’évaluer le présentéisme.
La réalité malheureusement pour un certain nombre de ces salariés, c‘est que l’écart entre le prédit et réel s’inverse parfois : après un certain nombre d’année où le réel est bien inférieur au prédit, soudainement il le dépasse largement. Car ces salariés ont des profils à risque : renoncer longtemps à l’arrêt accroit le risque d’une entrée brutale en absence longue.
Mes vœux de santé s’accompagnent donc de la ferme résolution de ne pas renoncer à l’arrêt.