« Les hommes sont plus fonceurs mais les femmes mieux organisées » : quand les recruteur-e-s parlent du sexe des candidat-e-s

Les recruteurs discriminent-ils malgré eux ?  Leurs propos sur les discriminations que pourraient subir les candidats sont souvent très édulcorés ; origines (étrangères), lieu de résidence (quartiers sensibles), sexe, âge, voire éventuel handicap… rien ne semble faire obstacle à leur embauche potentielle. Pourtant, dès lors qu’ils décrivent leurs pratiques d’embauche, la réalité est tout autre.

C’est ce qui ressort de la dernière enquête du Céreq sur les discriminations. L’étude EVADE (Entrées dans la vie active et discriminations à l’embauche)  a été portée par le Céreq dans le cadre des projets du Fonds d’expérimentation pour la jeunesse. Son objectif principal était de comprendre dans quelle mesure les problèmes d’accès à l’emploi relèvent de discriminations ou d’autres facteurs. L’analyse menée dans ce cadre confirme que le critère du sexe est rarement neutre pour les recruteurs. Le manque de disponibilité supposé des femmes n’est pas le seul en cause. Tout un ensemble de traits de personnalité assignés «naturellement » aux hommes et aux femmes pèse lourdement dans la procédure de sélection.  Les propos des recruteurs,  des deux sexes,  recueillis lors de l’enquête, montrent à quel point les stéréotypes ont la vie dure…