Travailler seul depuis chez soi en tant que freelance ou batailler en tant qu’entrepreneur pour trouver des locaux ou se former un réseau n’est plus qu’un lointain souvenir.
Le coworking s’est imposé progressivement depuis la fin des années 2000 comme la solution alternative et constructive, permettant à chacun de partager unespace mais aussi des compétences. La mutualisation des connaissances et la complémentarité comme moteur de projets, de quoi bouleverser notre vision du travail. Car hormis l’avantage financier, c’est la notion d’entraide qui prime et redevient centrale.

L’insécurité du modèle salarial, l’inertie du mode de fonctionnement de certaines entreprises, associées à l’envie de prendre sa liberté, d’être porteurs d’initiatives et de s’affranchir des contraintes hiérarchiques, ont poussé bon nombre de personnes à voler de leur propres ailes. Une tendance en hausse constante, qui fait estimer à 40% le nombre de travailleurs freelance aux Etats-Unis d’ici à 2020. Mais devenir freelance ou entrepreneur n’est pas sans risques. La fragilisation des liens sociaux dans nos sociétés modernes accroît notamment le sentiment d’isolement et de précarité. D’où l’idée du coworking et de ses espaces de travail partagés.
Le phénomène n’est donc pas nouveau, mais il connaît une véritable expansion depuis quelques années. Ainsi on compte environ 5000 espaces de coworking dans le monde, un chiffre qui double tous les ans, l’Europe étant en tête devant les Etats-Unis et la France au 6ème rang du classement par pays. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont largement accompagné ce développement, et ont même permis aux salariés de participer à l’aventure. Devenus mobiles, connectés, ils prennent part à ces initiatives pour répondre aux injonctions de flexibilité et de rapidité d’adaptation du marché et des entreprises.
Le travail vu sous cet angle n’est plus une affaire de hiérarchie mais de réseau.
On mène ses missions et ses projets non plus avec des collègues mais plutôt en communauté. Pour faire face à une difficulté, on fait appel aux compétences des membres du réseau. La communauté étant suffisamment pourvue en profils variés pour répondre rapidement à un besoin ponctuel de façon efficace. Exit les réunions interminables et l’angoisse de la page blanche : place aux brainstormings, workshops et autres conférences live avec l’autre bout du monde.
Avec le coworking, la réalisation de soi passe par celle de la communauté:
Ouverture d’esprit, sentiment d’appartenance, soif de découverte, besoin de partage, bienveillance, autant d’ingrédients nécessaires à la réalisation de projets et à l’innovation.
Si l’offre d’espaces est de plus en plus abondante en France (environ 200 actuellement), le fonctionnement et les services diffèrent d’un lieu à l’autre. Certains sont destinés à des professionnels d’un même domaine, d’autres sont ouverts à tous tandis que quelques uns opèrent une sélection à l’entrée. Par ailleurs, les formules d’adhésion peuvent être proposées aussi bien à l’heure qu’au mois. Sur ce marché florissant, il est donc impératif de bien définir ses besoins pour mieux choisir son offre.
Remix, communauté d’entrepreneurs et de créatifs :
80% des espaces de coworking en France sont gérés par des sociétés privées. Certaines ont même récemment fait appel à des investisseurs pour acquérir de nouveaux espaces et diversifier leur offre, à l’instar de Remix coworking, qui propose déjà deux lieux dans Paris, un troisième qui ouvrira début 2015, et un quatrième le semestre suivant.
Grâce à une levée de fonds d’un million d’euros bouclée en octobre, Anthony et Hanane, fondateurs de Remix Coworking créé en janvier 2013, souhaitent développer leur idée de construire une communauté toujours plus riche et diversifiée.
C’est leurs parcours respectifs dans des domaines variés, leur complémentarité et leurs différences qui les ont amenés à s’intéresser de près au coworking en 2011. Hanane, diplômée de Génétique à Par is VII puis de management de projet à HEC, a d’abord été chercheuse, puis directrice de clientèle chez DDB. Anthony, entrepreneur depuis qu’il a 23 ans, a fondé une agence web en 1997 et a été l’initiateur des premiers sites web de l’industrie musicale. Leur aventure entrepreneuriale commune commence en 2007 en tant que planeur s stratégiques auprès de grands comptes (Véolia, Caisse d’Epargne, Fauchon, etc.) et de start-ups.
En collaboration permanente avec des freelances (planeurs stratégiques, graphistes, développeurs ou attachés de presse), ils en hébergent certains dans le cadre de plusieurs missions et s’intéressent d’un peu plus près au phénomène du coworking. Ils perçoivent rapidement les bénéfices de mettre en réseau entrepreneurs et créatifs pour travailler sur des projets.
Favoriser la créativité et l’entraide avec comme valeurs piliers la bienveillance et le décloisonnement, une mission à laquelle ils ont choisi de se consacrer entièrement via Remix Coworking.
C’est d’ailleurs ce qui fait la spécificité de cette structure, conjugué à l’impératif de mettre en relations créateurs et créatifs. Les profils des coworkers doivent en effet être complémentaires et animés par une passion de leurs métiers autant que par une certaine exigence professionnelle.
Mais Remix ne limite pas son champ d’action à Paris et souhaite réellement s’investir dans le mouvement du coworking à l’échelle mondiale. A ce titre, la structure est membre du réseau LEXC (League of Extraordinary Coworking Space), un réseau nord américain d’espaces de coworking qui promeut la cohérence et l’exigence de qualité des lieux, et offre à ses membres un accès privilégié à ceux-ci ainsi que différentes prestations. Une façon de fournir un gage de qualité à ses membres et un exemple concret de ce que peut offrir un espace de coworking et de ces spécificités.
Le coworking semble ainsi avoir de beaux jours devant lui.