Publication de l’étude :
Emploi et crise, départements et territoires de l’Île-de-France 1990/2012

Penser l’emploi par temps de crise :
L’emploi francilien résiste mieux par une recomposition de fond qui dépasse la conjoncture

Que s’est-il passé en termes d’emploi en Île-de-France entre 1990 et 2012 ?

Quels résultats attribuer à la crise et quels autres aux évolutions structurelles ?

Quel est le profil économique des départements à travers les activités et les professions présentes ?

 

Si l’Île-de-France a quand même mieux résisté à la crise de 2008 que les autres régions, elle a néanmoins laissé des traces et des évolutions structurelles profondes, à l’origine parfois très ancienne, modifient de surcroit la structure de ses économies :

>> Une diminution des fonctions de production.

>> Un développement des fonctions à haute valeur ajoutée (conception, recherche, gestion…).

>> Un marché du travail qui évolue vers davantage de flexibilité.

>> Un niveau de chômage qui paraît incompressible.

La région la plus tertiaire et la plus qualifiée

L’Île-de-France présente un niveau de chômage et de précarité moins élevé que la moyenne en France. Les évolutions économiques des 20 dernières années, puis la crise de 2008, ont modifié les équilibres géographiques de l’emploi en Île-de-France :

·        Croissance de l’emploi plus dynamique en proche couronne, qui a mieux résisté à la crise. Ce territoire représente désormais 37% des emplois franciliens, la grande couronne 32% et Paris 31%.

·        Diminution des emplois industriels et croissance des emplois tertiaires se poursuivent sur l’ensemble du territoire régional. Bascule très nette en Seine-Saint-Denis.

·        Spécificités départementales des orientations économiques et de structure de l’emploi : fonctions métropolitaines à haute valeur ajoutée dans le coeur de métropole avec un élargissement de la centralité parisienne. Mutations du nord de l’agglomération qui se poursuivent. En périphérie, le commerce, la construction, l’artisanat sont des composantes importantes de l’activité économique.

·        Actifs franciliens particulièrement qualifiés par rapport à la moyenne nationale, avec un marché de l’emploi dynamique, à l’échelle de la région capitale.

·        Taux de chômage régional et précarité de l’emploi un peu moins élevés qu’au niveau national. Mais inégalités sociales et territoriales importantes.

·        La crise concerne davantage les catégories les moins qualifiées.

Le recul de l’industrie déjà inscrit en période de croissance

Tous les départements franciliens ont été touchés par la crise et ont vu leurs effectifs d’emploi se rétracter de 2008 à 2009. Mais la crise s’est inscrite dans des tendances déjà à l’oeuvre.

·        Un recul de l’emploi moins marqué en proche couronne : Val-de-Marne et Seine-Saint-Denis ont été les deux départements les moins touchés (respectivement -0,5% et -0,3% de leurs effectifs en deux ans).

·        La grande couronne représente plus de la moitié des pertes d’emplois (solde net) en Île-de-France au cours des années 2008 et 2009.

·        Les diminutions d’emploi de l’industrie pendant la crise sont proportionnellement plus élevées que celle du tertiaire, respectivement 2,6% et 0,4% par an en moyenne en 2000 -2009.

·         La crise a accentué un recul de l’industrie déjà présent en période de croissance. Les effectifs industriels continuent de diminuer en 2010-2012. Le recul de l’industrie pendant la crise a davantage concerné les départements de grande couronne et la Seine-Saint-Denis. Dans ce dernier, les gains d’emplois dans le tertiaire et la construction pendant ces deux années ont contribué à amortir le choc.

 

Cette étude a permis de montrer que derrière les effets de la crise économique sur l’emploi régional, le système productif francilien poursuit son adaptation pour répondre aux besoins du marché et de la société. La dynamique de développement des entreprises du digital, des industries créatives ou encore des sciences du vivant illustre le repositionnement de l’Ile-de-France sur des filières porteuses d’avenir. Cette flexibilité de l’économie a permis à la région de mieux résister à la crise économique que le reste du pays. Elle pourrait permettre demain à la région capitale de jouer un rôle encore plus central dans le concert des grandes métropoles mondiales, notamment grâce à la dynamique de développement engagée par le développement du Grand Paris. En 2015, l’IAU proposera une analyse complète de la situation et des perspectives de l’économie francilienne.

Elle complète celle sur  « Emploi et crise en Ile-de-France et 7 autres régions » pibliée en janvier 2014.