95% des ingénieurs travaillant dans le secteur industriel souhaitent y poursuivre leur carrière.
L’aéronautique et l’énergie sont les secteurs qui les attirent le plus.
Seuls 28% envisagent de rejoindre une PMI.
Baromètre Page Personnel Ingénieurs & Techniciens – 1ère édition*
Neuilly-sur-Seine, le 28 novembre 2013 – Loin de se détourner de l’industrie, les jeunes ingénieurs français se montrent non seulement très attachés à ce secteur mais également confiants dans les perspectives de carrière offertes par ce dernier. Cette vision positive, en décalage avec la morosité ambiante, est l’un des enseignements les plus frappants de la première édition du baromètre réalisé par Page Personnel auprès d’ingénieurs ayant moins de 5 ans d’expérience.
Malgré la situation économique et une actualité industrielle qui ne porte pas à l’optimisme, les ingénieurs travaillant dans l’industrie sont notablement plus confiants dans l’avenir de leur secteur (83%) que leurs collègues d’autres secteurs (70%) et sont 95% à vouloir continuer à travailler dans l’industrie.
« Contrairement à ce qu’on a pu observer jusqu’au milieu des années 2000, les jeunes ingénieurs n’aspirent plus autant aux métiers de la finance. La crise financière est passée par là… C’est une très bonne nouvelle parce que l’industrie présente dans l’Hexagone n’est pas aussi exsangue qu’on veut bien le dire. Elle a un réel besoin d’ingénieurs et elle recrute. Si j’avais un seul conseil à donner à cette population très attirée par les grands groupes, ce serait de ne pas négliger les ETI et les PMI : elles offrent des opportunités très intéressantes, notamment aux ingénieurs de production, en maintenance ou en gestion d’affaires », commente Julien Weyrich, Directeur Senior de Page Personnel Ingénieurs & Techniciens.
Des ingénieurs plutôt satisfaits de leur condition
Globalement satisfaits de leurs conditions de travail et motivés par le poste qu’ils occupent, les ingénieurs interrogés se sentent cependant mieux reconnus par leur manager (65%), notamment dans l’industrie (74%), que par leur entreprise (50% tous secteurs confondus). 52% estiment en outre que leur employeur pourrait contribuer davantage à leur développement professionnel.
Si 54% jugent leur rémunération actuelle insuffisante au vu des compétences et de l’expérience qu’ils apportent, il faut souligner que cette proportion est beaucoup moins forte chez les ingénieurs que dans d’autres populations de cadres. Ce constat est à mettre en regard du critère auquel les jeunes ingénieurs accordent le plus d’importance dans la perspective d’un changement de poste : l’intérêt de la mission et les responsabilités liées au poste (35% des citations) arrivent pour eux très nettement devant la rémunération (22%) et les perspectives d’évolution (20%).
Une population « aimantée » par les grands groupes…
La priorité de ces jeunes ingénieurs pour les 5 ans à venir ? Approfondir leurs connaissances et devenir un expert dans leur domaine (36% des citations). Si 8% veulent engranger de l’expérience en vue de créer leur entreprise, la majorité montre peu d’appétit pour le risque : 70% des ingénieurs de l’industrie visent avant tout un grand groupe pensant qu’ils trouveront là des projets plus intéressants et de plus grande envergure que dans des organisations de moindre taille. Seuls 28% imaginent leur avenir dans une PME/PMI, un choix qu’ils ont tendance à considérer « risqué ».
« Nous avons affaire à une population chez qui on a cultivé, tout au long de la formation, le réflexe ‘grand groupe’, au détriment de structures plus petites opérant, pour certaines, sur des marchés très porteurs. Dans le domaine de l’énergie par exemple, les juniors se tournent vers les géants alors que de petits acteurs, moins visibles, d’un secteur de niche comme la méthanisation recherchent leurs compétences et sont prêts à bien les payer. Aujourd’hui, en termes de rémunération, de responsabilités et de rapidité d’évolution, l’avantage ne va pas toujours aux grands groupes », souligne Julien Weyrich.
La taille des entreprises est à rapprocher des secteurs qui attirent le plus les jeunes ingénieurs : économiquement porteurs et riches en grands projets, l’aéronautique et l’énergie recueillent chacun 15% des aspirations. Dans les deux cas, de grands donneurs d’ordres recrutent régulièrement. Viennent ensuite l’agroalimentaire (11%), l’industrie pharmaceutique (9%) et l’environnement (9%). Le secteur automobile arrive en 6ème position (8%). « L’automobile n’est pas un mauvais choix. Si l’actualité des constructeurs automobiles en France n’est guère enthousiasmante, certains équipementiers travaillant notamment avec les constructeurs allemands se portent bien et recrutent actuellement des ingénieurs », précise Julien Weyrich.
Une aspiration mitigée à la mobilité
Aspirant à une certaine tranquillité, privilégiant l’intérêt de ce qu’ils font au quotidien, les jeunes ingénieurs paraissent moins enclins que d’autres populations de jeunes cadres à jouer la carte de la mobilité pour évoluer plus rapidement. Tous secteurs confondus, une écrasante majorité des ingénieurs (94%) se dit malgré tout à l’écoute du marché et 61% sont en ‘recherche active’. Néanmoins, on observe chez ceux issus de l’industrie une plus grande prudence à lancer une démarche active de recherche : malgré un sentiment parfois mitigé sur leur poste actuel, ils ne sont que 33% à se déclarer en ‘recherche active’, contre 53% dans l’ensemble des secteurs représentés.
La mobilité géographique n’est a priori pas un obstacle pour ces jeunes ingénieurs : 9 sur 10 sont prêts à déménager pour saisir une belle opportunité, dont 33% à l’étranger. « Il faut relativiser ces souhaits d’expatriation, pas parce qu’il n’y a pas d’opportunités mais parce qu’il est beaucoup moins facile qu’on veut bien le dire de passer à l’acte, sachant que les contrats d’expatrié ‘de luxe’ se font rares. D’autre part, certains postes d’ingénieurs de production ou de maintenance ont du mal à être pourvus en France parce qu’ils sont localisés à l’écart des grandes métropoles. S’ils sont réputés contraignants, ces postes ‘de terrain’ sont extrêmement formateurs pour ceux qui veulent rester dans l’industrie et sont de réels atouts sur leur CV », conclut Julien Weyrich.