53% des répondants attendent des précisions sur la mise en place du CPF

52% voient dans l’entretien professionnel une opportunité de faire le point

Les principaux enjeux de la réforme : la responsabilisation des collaborateurs
et l’optimisation des sources de financement

 

 

Paris, le 26 juin 2014 – Issue de la loi du 5 mars 2014, la réforme de la formation professionnelle prévoit une véritable transformation du dispositif pour les entreprises, comme pour les collaborateurs : évolution du financement de la formation, mise en place et gestion du Compte personnel de formation (CPF), institutionnalisation de l’entretien professionnel pour tous les salariés… Pour mieux comprendre la perception et les conséquences de cette réforme pour les entreprises, ADP, l’un des principaux acteurs mondiaux sur le secteur des services de gestion du capital humain a interrogé 221 responsables d’entreprises sur le sujet. Si la formation professionnelle est perçue comme un élément stratégique pour l’entreprise, sur lequel elles vont continuer à investir, la réforme interroge. Sa mise en place devrait inciter à renforcer la coresponsabilité entre les différentes parties prenantes, développer le co-management et stimuler l’innovation pour conserver un niveau de formation qui réponde aux besoins de l’entreprise.

Une incitation à la coresponsabilité  

 

 

·         80% des répondants affirment investir aujourd’hui au-delà de la contrainte légale dans la formation professionnelle (1,6% de la masse salariale) – 8% déclarent même aller au-delà de 5% de la masse salariale.

 

·         Près de 60% pensent que la réforme n’aura pas d’incidence sur les montants investis. Seuls 21% prévoient une diminution du budget Formation.

 

·         Si 53% attendent encore des précisions par leurs branches professionnelles sur le Compte personnel de formation, seuls 20% envisagent de laisser les collaborateurs gérer leur compte en toute autonomie.

 

·         51% pensent que l’enjeu majeur du Responsable Formation sera de responsabiliser ses collaborateurs dans le développement de leur employabilité. 38% soulignent également le nécessaire accompagnement des managers dans le déploiement de la stratégie RH.

 

 

 

 

La formation professionnelle est un élément clé pour l’entreprise, pour accompagner son développement comme pour motiver les collaborateurs et leur permettre d’accroître leurs compétences tout au long de leur carrière. Les entreprises l’ont bien compris : 80% des personnes ayant répondu à l’enquête déclarent financer la formation professionnelle au-delà de la contrainte légale, actuellement de 1,6% de la masse salariale. Même si la taille de l’entreprise a son importance, ce seuil est également majoritairement dépassé par les entreprises de moins de 50 salariés (53%).

 

Malgré la situation économique et la pression budgétaire en général, la baisse du taux de l’obligation légale n’aurait pas d’incidence sur cette réalité. Près de 60% des répondants affirment ainsi que l’investissement dans la formation professionnelle ne changera pas et pourrait même s’accroître.

 

La mise en place du Compte personnel de formation installe par ailleurs un partage de responsabilité entre l’entreprise et ses collaborateurs, dont l’implication s’accroît fortement dans la gestion de la formation. Même si 53% des entreprises attendent des clarifications sur la mise en place du CPF, seuls 20% des répondants déclarent vouloir laisser leurs collaborateurs autonomes dans la gestion de leur compte. Pour 28%, le dispositif devrait pouvoir favoriser l’accès à certaines formations certifiantes liées à la stratégie de l’entreprise. Il s’agira donc avant tout de concilier les objectifs respectifs de chacun pour déployer des programmes de formation qui, tout en répondant aux attentes des collaborateurs, s’inscrivent dans le développement global de l’entreprise.

 

« La Direction des ressources humaines devient donc le véritable point de rencontre entre le projet de l’entreprise et celui du collaborateur. Les entreprises en sont conscientes, puisque pour 41% des répondants, la réforme va avant tout développer des liens entre la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, les entretiens individuels et les programmes de formation professionnelle proposés aux collaborateurs » souligne Eddy Corcos, Directeur du pôle « Human Capital Management » au sein d’ADP France. « Le nouveau dispositif devient l’affaire de tous et devrait inciter à une co-responsabilisation renforcée des parties prenantes ».

 

Un besoin de co-management

 

•      52% des répondants estiment qu’un entretien professionnel tous les deux ans est une opportunité de faire un bilan avec ses collaborateurs. 96% pratiquent déjà des entretiens, que ce soit de façon régulière (72%) ou de manière plus aléatoire (24%).
 

•      Seulement 52% pensent que l’entretien professionnel sera conduit par le manager.
 

•      29% souhaitent qu’un système de gestion des entretiens propose un accompagnement du management dans le déploiement de la politique de formation et d’entretiens. 20% aimeraient y trouver un partage des best practices en la matière.

 

 

 

 

L’entretien professionnel, généralisé et rendu obligatoire par la réforme, est majoritairement perçu comme un atout au sein des entreprises : 52% des répondants le considèrent comme une opportunité de faire un point avec les collaborateurs. Par ailleurs, 96% des entreprises pratiquent déjà des entretiens.

 

« Bien qu’ils le jugent important, on peut être surpris de voir que près de la moitié estime que cet entretien ne sera pas mené par le manager, pourtant légitimement le mieux placé pour évaluer les compétences de ses collaborateurs » remarque Eddy Corcos. « Ceci est d’autant plus surprenant que près d’un quart souhaite voir un lien plus étroit entre l’évaluation des compétences et la gestion de la formation et demande un accompagnement plus important du manager. De telles attentes militent en faveur d’un rapprochement entre le manager de proximité et les Ressources Humaines qui permettrait d’installer une cogestion efficace des carrières. »

 

Une exigence de co-innovation

 

•      57% ne sont pas convaincus de la simplification annoncée par la réforme car si la part administrative et fiscale sera allégée, la demande et les besoins des collaborateurs seront, quant à elles, accrues.
 

•      Pour 51% des répondants, l’optimisation des sources de financement va être l’un des principaux enjeux du Responsable Formation.
 

•      Pour 21%, la réforme c’est avant tout faire autant de formations de qualité avec une pression interne (financière et sociale) plus forte.

 

•      22% souhaite retrouver pour lier l’évaluation des compétences à la gestion de la formation dans une seule et même application de gestion des entretiens formation.

 

 

 

 

Si elle simplifie les tâches administratives, les répondants ne maîtrisent pas aujourd’hui l’augmentation ou non du volume de demandes : les entreprises vont devoir mettre en place de véritables démarches en interne pour gérer le nouveau dispositif de manière optimale, en essayant de satisfaire au mieux les demandes tout en appréhendant une contrainte budgétaire plus importante.

 

Pour les aider dans leur quotidien, les entreprises souhaitent pouvoir s’appuyer sur des outils performants et efficaces. Ainsi, parmi les nouvelles fonctionnalités attendues par les répondants dans leur application de gestion des entretiens formation figurent :

–       un lien entre l’évaluation des compétences et la gestion des formations pour 22%

–       un bilan du parcours professionnel pour 18%

–       des alertes sur les échéances des entretiens professionnels pour 16%

 

« Plus largement, il va être de la responsabilité de tous de maintenir et développer la qualité du nouveau dispositif, que ce soit les entreprises, les organismes de formation, les OPCA, les éditeurs… comme les managers et les collaborateurs » conclut Eddy Corcos. « Ceci devrait stimuler l’innovation et le développement de nouvelles pratiques pour atteindre les objectifs de la réforme : une formation professionnelle continue adaptée et performante. »

 

Méthodologie de l’étude

L’enquête a été réalisée par ADP entre le 27 avril et le 4 juin 2014. 221 professionnels ont répondu au questionnaire accessible sur le site d’ADP et de RH Info tout au long de cette période. Réparti par fonction, le panel des répondants se présente ainsi :

•      61% occupent des fonctions RH

•      11% ont des fonctions rattachées à la Finance

•      6% sont issus de la Direction générale

•      22% déclarent exercer d’autres fonctions

La représentation des entreprises par taille est la suivante :

•      58% de PME (moins de 300 salariés)

•      26% d’ETI (entre 300 et 500 salariés)

•      16% de grandes entreprises de plus de 1 000 salariés