Lionel Prud’Homme, Directeur de Recherche (LISPE-IGS) répond à nos questions.
Pourquoi parle-t-on parfois d’une « nouvelle » fonction de Contrôleur de Gestion Sociale ?
La fonction de Contrôleur de Gestion Sociale n’est pas nouvelle. Elle existe depuis près de 20 ans. Pour que la nouveauté devienne une norme, il faut une masse critique, un volume d’acteurs et d’organisations, et un laps de temps. Le Contrôleur de Gestion Sociale est devenu une réalité dans l’entreprise, il y a peu. Il est présent et décisif dans le paysage et avec le contexte économique changeant. Il a, aujourd’hui dans l’entreprise, un rôle déterminant à jouer dans l’analyse des coûts de l’organisation (masse salariale, absentéisme, congés payés, etc.) qui échappe à la seule logique de la comptabilité analytique. Devenue très importante, la fonction est très demandée et on constate qu’elle s’étoffe par de nombreux recrutements en cours.
Dans quelle mesure le Contrôle de Gestion Sociale est-il un partenaire sur lequel s’appuyer (un élément clé) des organisations RH ?
Les Ressources Humaines se voyaient plutôt comme intuitives, créatives, pas forcément comme des alliées des chiffres. Cette représentation a changé, aussi en partie avec l’émergence de la fonction Contrôle de Gestion Sociale. Le Contrôle de Gestion Sociale a un rôle d’alerte et d’analyse pour éclairer les décisions à prendre et leurs impacts sur le futur. Il met en exergue les phénomènes. Il fait acte de pédagogie et de diplomatie. Il apporte une granularité, une focale plus précise, dans l’analyse qui mêlent les normes financières au droit social (sécurité sociale, droit du travail, de la formation, …). C’est une fonction qui permet à la fonction RH d’appliquer à elle-même ce qu’elle applique aux autres : mesurer la performance, sa propre performance (quid de l’absentéisme ? des congés payés ? de l’efficacité de ses processus, etc.). Il n’existe pas de réponse vraiment normée. Selon les contextes, les contrôleurs de Gestion Sociale vont agir différemment car ils dépendent de l’histoire de l’entreprise.
Quelle est la teneur de ses relations avec les autres directions au sein de l’entreprise ?
Les liens fonctionnels sont essentiels pour remplir son rôle, notamment avec la direction financière, la direction opérationnelle (services) ou industrielle, la direction générale. Le contrôleur de Gestion Sociale prend du poids dans la fonction RH. Il y a beaucoup de matières à explorer et un périmètre extensif (mutualisation des coûts, piloter les SIRH, …) . Cette fonction mixe les données financières avec d’autres données, liées à d’autres domaines de compétences (les matières sociales). Elle est légitime et étend son périmètre d’action (par exemple, à l’international).
Quelle différence peut-on faire entre un Contrôleur de Gestion et un contrôleur de Gestion Sociale ?
Avec la comptabilité analytique, il n’y a pas de possibilité d’obtenir une analyse fine des paramètres qui influencent temporairement ou durablement, par exemple, la masse salariale. Le métier de contrôleur de Gestion Sociale apparaît pour expliquer les variations des coûts de la masse salariale par des approches complémentaires (le droit, les relations sociales, etc.). Il a affaire à des agrégats financiers qui requièrent pour les saisir finement d’avoir d’autres grilles de lectures. C’est un Sherlock Holmes dans l’entreprise.
En quoi le Contrôle de Gestion Sociale est-il un levier de performance RH ?
Les Ressources Humaines ont besoin de données pour éclairer son action. La fonction de contrôleur de Gestion Sociale ne peut que donner plus de crédibilité et de légitimité à la fonction RH car c’est une fonction qui responsabilise. Un contrôleur de Gestion Sociale est recruté pour débusquer les coûts cachés des organisations, liés souvent à des routines non remises en questions dans l’entreprise.
Mardi 18 juin, les alternants du Master II Contrôle de Gestion Sociale (CGS) du Groupe IGS, en partenariat avec l’Université de Cergy Pontoise, ont échangé lors d’une table ronde sur la dynamique du contrôle de Gestion Sociale comme un élément clé des organisations RH en entreprise avec des invités tels que Cécile Delambre – Responsable Contrôle de gestion sociale Groupe Hospitalier La Pitié-Salpêtrière, Céline Pons – Responsable Contrôle de Gestion Sociale STEF Logistique, Richard Hardy – Directeur CSP et SIRH SITA France, Bernard Martory – Professeur émérite – Consultant Auteur : « Piloter les performances RH » Ed. Liaisons.
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