Leader international de la formation professionnelle et continue, le Groupe Cegos a dévoilé les résultats de son baromètre annuel de la formation professionnelle en France. Pour cette édition 2014, 395 DRH/Responsables Formation et 850 salariés ont été interrogés entre le 18 février et le 11 mars, dans un contexte particulier de réforme de la formation professionnelle. Si celle-ci demeure perçue comme un levier apprécié pour le développement des compétences, un travail important de communication et de pédagogie reste à effectuer pour concrétiser l’axe majeur de la réforme : amener les moins formés et les moins qualifiés vers la formation.

La formation pour développer les compétences ? Un levier toujours apprécié mais encore insuffisamment exploité

95 % des salariés interrogés déclarent être très satisfaits ou plutôt satisfaits des formations qu’ils ont pu suivre ; très élevé, ce taux de satisfaction rejoint le niveau constaté lors de l’enquête 2013 à l’échelle européenne. Parallèlement, les DRH/RF sont 90 % à juger que les formations sont « très » ou « assez » efficaces pour développer les compétences au sein de leurs entreprises ; un résultat à nuancer, puisque la part des « très efficaces » est de 10 %, contre 23 % en 2013.
Les enjeux de la formation sont également bien perçus par les deux populations, même si certaines nuances sont à noter. Ainsi, la part des DRH/RF considérant que les salariés bénéficient du soutien actif de leur manager pour mettre en oeuvre les acquis de la formation perd 15 points (de 27 à 12 % de « tout à fait d’accord ») entre 2012 et 2014.

Mathilde Bourdat, experte Cegos du management de la formation, note : « La formation bénéficie toujours d’un niveau de satisfaction élevé et ses enjeux sont relativement bien compris, par les salariés comme par les DRH. Pour autant, on constate que certaines priorités associées à la formation par les DRH sont en net recul par rapport à 2013 : c’est le cas notamment pour l’anticipation des évolutions de l’emploi ou l’accompagnement du projet professionnel des salariés. Or, la réforme a été pensée pour cela ! C’est un point que nous constatons sur le terrain : les DRH/RF ont une réelle difficulté à anticiper les évolutions de l’emploi et des compétences et, par-là, à faire de la formation un outil puissant d’accompagnement.»

La pédagogie sera clé pour permettre aux salariés et aux DRH/RF de s’approprier la réforme

Promulguée le 5 mars dernier, la Loi Formation-Emploi-Démocratie sociale vient considérablement modifier le cadre dans lequel s’exerce l’activité du secteur de la formation en France. Le Baromètre Cegos démontre que certains de ses principes ne vont pas de soi, particulièrement auprès des populations ciblées par cette réforme d’envergure.
Pour Mathilde Bourdat, « Un travail énorme de pédagogie est à mener par l’ensemble des acteurs pour que cette réforme rencontre ses publics prioritaires. Il est très intéressant de noter que les moins diplômés et les salariés non formés sont ceux qui recherchent le moins d’informations sur la formation. Les moins diplômés sont aussi ceux qui envisagent le moins de s’engager dans une formation qualifiante via le Compte Personnel de Formation. Enfin, les salariés non formés font peu le lien entre formation et sécurisation de l’emploi. »
La loi prévoit que l’individu soit pleinement acteur de son projet. Or, les salariés sont peu proactifs dans leur recherche d’informations sur la formation : près d’un salarié non formé sur 2 ne cherche pas, ou très peu, d’informations sur le sujet, contre 9 % des salariés formés. Donnée intéressante, à l’extérieur de l’entreprise, les organismes de formation sont la principale source d’informations, très loin devant les services publics d’information et d’orientation, pourtant au coeur de la réforme.
L’idée du co-investissement dans la formation progresse, particulièrement chez les salariés formés. Au global, 31 % des salariés se disent prêts à financer directement tout ou partie d’une formation qu’ils auraient eux-mêmes choisie. De même, 1 salarié sur 2 est disposé à se former en-dehors du temps de travail. Les moins de 35 ans sont les plus disposés à financer (51 %, + 18 points par rapport aux plus de 45 ans) et à se former hors du travail, accréditant l’idée d’un changement de paradigme chez les nouvelles générations.

Seuls 4 salariés sur 10 envisagent d’utiliser le Compte Personnel de Formation pour suivre une formation qualifiante. Problème : ce sont les plus diplômés (ceux qui, a priori, en ont le moins besoin) qui sont les plus disposés à suivre ce type de formation !
Si les salariés ont de plus en plus conscience de l’importance de la formation dans leurs parcours professionnels, ils sont toutefois très nombreux à ne pas faire le lien entre formation et sécurisation de l’emploi. Seuls 18 % des salariés non formés pensent que l’absence de formation peut « beaucoup » compromettre leurs chances de promotion sociale (- 3 points par rapport à 2012) et leur employabilité (+ 6 points).
« Les ouvriers et les employés, les salariés de l’industrie et ceux des grandes entreprises sont les plus inquiets en la matière. La crise est passée par là… », précise Mathilde Bourdat.

Réforme : des salariés plus optimistes que les DRH/RF

Les DRH/RF semblent encore dans une posture très prudente vis-à-vis de la réforme. Si 42 % d’entre eux considèrent que la réforme permettra d’améliorer la capacité des salariés les plus fragiles à se maintenir dans l’emploi, seuls 9 % répondent « oui, sans doute »… Les salariés sont ici plus optimistes, puisque 67 % des salariés pensent que la réforme leur permettra de développer leur capacité à se maintenir dans l’emploi ou à s’adapter à ses évolutions.

L’entretien professionnel est perçu positivement. 68 % des DRH et 64 % des salariés estiment que la mise en place de l’entretien professionnel est de nature à faciliter l’accès à la formation. Cet optimisme reste toutefois prudent. Par exemple, si 67 % des salariés pensent que l’entretien aide à développer la capacité des salariés à se maintenir dans l’emploi, seuls 54 % des DRH partagent cet avis.

Modalités de formation : le mix progresse et évolue

Si la formation présentielle, en groupe et en salle, demeure la modalité de formation dominante, elle perd toutefois 5 points depuis 2011 (91 % contre 96 %). Les formations mixtes (qui associent sessions en salle et à distance) continuent leur progression, passant à 33 % cette année contre 13 % en 2012.
Eric Segonds, manager du pôle d’expertise Formation chez Cegos, explique : « Le mixte est désormais au même niveau que la formation à distance en ligne et l’accompagnement individuel. La France rejoint cette année le pourcentage du mixte en Europe constaté en 2012 (37 %). »
Les grandes entreprises sont celles qui utilisent le plus les formations mixtes et les formations à distance. Elles déploient en outre deux fois plus de serious games et d’outils collaboratifs que les entreprises de taille inférieure. De manière générale, ces modalités, plus récentes, peinent encore à trouver leur place dans les dispositifs de formation.
A noter également que les DRH pensent qu’il est préférable de se former sur le terrain, par l’expérience (77 %) contre 59 % des salariés. Des nuances apparaissent sur les conditions dans lesquelles ces formations « terrain » doivent être menées : les DRH estiment préférable de bénéficier d’un accompagnement individuel (56 % contre 37 % pour les salariés) et par le manager (26 % contre 14 %), tandis que les salariés préfèrent être accompagnés par un collègue (36 % contre 18 % pour les DRH) et se former seul sur le terrain (13 % contre 1 %).

Eric Segonds précise : « Côté DRH, si le présentiel est plébiscité pour l’avenir, le tutorat monte en puissance. Côté salariés, c’est l’accompagnement sur le terrain qui est perçu, en premier lieu, comme une modalité d’avenir. »

Les MOOC* s’imposent dans le paysage de la formation

Pourtant très récent, le MOOC bénéficie d’ores et déjà d’une certaine notoriété : 1 salarié sur 4 sait de quoi il s’agit, tout comme 38 % des DRH. Ils sont respectivement 48 % et 20 % à en avoir déjà suivi un. De même, 54 % des salariés qui savent ce que c’est et qui n’en ont pas encore bénéficié ont l’intention d’en suivre un dans les mois qui viennent.
Apprécié, le MOOC est également considéré comme un bon moyen pour se former pour 81 % des salariés et 61 % des DRH. « Peut-être y a-t-il là une prime à la nouveauté. Toujours est-il que le MOOC jouit déjà d’une évaluation positive, venant compléter le panel déjà large des moyens offerts aux salariés pour apprendre. », conclut Eric Segonds.

À propos du Groupe Cegos
Créé en 1926, le groupe Cegos est le leader européen et l’un des principaux acteurs mondiaux de la formation professionnelle et continue. Aujourd’hui présent dans plus de 30 pays dans le monde, au travers de filiales et de partenaires distributeurs, Cegos emploie 1200 collaborateurs. En 2012, le Groupe a réalisé un chiffre d’affaires de 168 millions d’euros.
L’expertise de ses consultants recouvre tous les domaines du management et du développement des compétences, et permet de déployer de grands dispositifs de formation en France et à l’international.
Fort de cette connaissance profonde du monde de l’entreprise, Cegos forme chaque année 220 000 personnes dans le monde, en interentreprises comme en intra-. Le Groupe déploie une offre globale (cegos.fr) allant des formations packagées aux solutions sur mesure. Son approche dite « multimodale » associe tous les formats pédagogiques existants. Le Groupe propose également, seul ou en partenariat avec des universités et grandes écoles, 90 formations certifiantes ou diplômantes.