… une conférence de la SFCoach à Marseille

Au cours de la soirée organisée par la SFCoach à Marseille, le psychanalyste et chercheur Georges Botet-Pradeilles a partagé avec le public les 5 valeurs managériales fondamentales qui conduisent les entreprises au succès.

Paris, le 13 novembre 2013 – La Société Française de Coaching, organisation référente du coaching professionnel en France, a accueilli, le 6 novembre dernier à Marseille, Georges Botet-Pradeilles pour une soirée-conférence intitulée : « Vers un coaching créatif autour des cinq valeurs managériales d’avenir ».

Docteur en psychologie et psychanalyste, Georges Botet-Pradeilles a consacré dix ans de sa vie à la recherche sur les processus cognitifs. Il a dirigé plusieurs établissements spécialisés. Aguerri au Management et investi auprès de coachs, il préside à titre honoraire l’Institut Psychanalyse et Management. Il a coordonné récemment un dossier pour la Revue Economique et Sociale Suisse sur « La psychanalyse face à la crise et à la souffrance au travail ».

Fort de son expérience, Georges Botet-Pradeilles s’est interrogé, en ouverture de la soirée SFCoach : « Comment une entreprise passe-t-elle d’un état de centre de profit à celui de centre de responsabilité ? Comment résoudre ce qui semble être un paradoxe ? Concilier l’inconciliable ? »

De nos jours, a-t-il observé, le Management a pris une importance extrême. Les dirigeants et cadres d’entreprise apprennent à manager. Dans les écoles de commerce et à l’université, on livre aux étudiants des modèles, on inculque des normes et des processus afin d’optimiser les résultats et, in fine, les profits de l’organisation. Et cette quête de l’organisation optimale, du modèle et management idéaux envahit la Société tout entière de manière obsessionnelle.

Pour autant, en dépit de la bonne volonté des Managers et des responsables RH, ces processus normalisés ne conduisent pas toujours au recrutement des bons candidats, ni au succès collectif de l’entreprise. Une évaluation satisfaisante des compétences, du dynamisme et de la personnalité d’un candidat, au regard de standards éprouvés et reconnus, réserve parfois quelques déceptions.

Pour le conférencier, l’explication trouve sa source dans le besoin de liberté, de passion, d’irrationalité de l’être humain. Les compétences et les « bons profils » ne suffisent pas au bon fonctionnement de l’entreprise. Il y a, par ailleurs, une nécessité impérieuse de se rassembler autour d’un projet commun, dont le sentiment d’une complicité et d’une intelligence avec l’autre sera le ciment. Une collectivité qui se meut sans passion est, selon lui, vouée à périr.

Le Manager d’aujourd’hui traite souvent dans la confusion la responsabilité éthique et institutionnelle et ne prend pas le temps de « travailler la terre » chez les collaborateurs, pressé de « récolter la moisson ».

Selon l’intervenant, la réussite de l’entreprise et l’épanouissement simultané de ses salariés reposent sur le partage de valeurs communes fédératrices, explicites ou implicites. « Le « bien-être » professionnel ne saurait naître que d’une identité construite dans un sentiment d’appartenance », résume-t-il.

Cultiver et faire fructifier le fonds de valeurs des collaborateurs de l’entreprise

En chaque individu résident des valeurs régulatrices issues de l’enfance, acquises entre 3 et 7 ans. Ces valeurs lui permettent de discerner dès le plus jeune âge, le juste, le bien, le mal, l’interdit… Intériorisées, elles constituent sa structure intime (le surmoi). Elles le limitent, l’inspirent, le bornent face à ses passions.

Ces valeurs forment un contenant. Elles circulent au sein de l’entreprise et se partagent. Ainsi, un système de valeurs cohérent peut-il permettre aux collaborateurs de bien vivre ensemble.

Le Manager, le psychologue d’entreprise ou encore le coach est fondamentalement porteur de valeurs. Non pas de valeurs « affichées », volontaristes (ex. : je suis bienveillant, autoritaire etc.,..) dont il se prévaut quelquefois, mais de valeurs intrinsèques. Au fil de la relation, le collaborateur va hériter de ces valeurs, les assimiler progressivement.

Le travail du coach en entreprise va consister notamment à faire émerger ces valeurs, en adoptant une posture interrogative, proche de la maïeutique socratique.

Il va s’agir, lors de cet exercice, de conjuguer l’éthique avec la réalité de l’entreprise.

Les 5 valeurs managériales clé

Pour le conférencier, il existe principalement cinq valeurs créatives et motivantes qui doivent être encouragées et recherchées par les entreprises. Ces valeurs ont la capacité de fédérer les individus autour d’un projet commun.

La première d’entre elles est : « Le faire et le bien faire ensemble » (qualité d’objet et satisfaction client).

La seconde : « le découvrir ensemble, créer et partager ensemble », autrement dit le « partage de l’expérience créative » (innovation).

La 3ème valeur se traduit par : « la solidarité autour d’une éthique commune » (appartenance), en d’autres termes, une convergence du jugement sur des faits et des actes, avec notamment sanction des éléments transgressifs.

La 4ème valeur équivaut aux « temps informels » c’est-à-dire l’échange permanent du savoir, du doute et du plaisir (communication), au détour de la machine à café, par exemple.

La dernière valeur mise en exergue par l’intervenant : « les temps rituels de communion autour d’événements personnels ou collectifs » (symbolisation).

« Il n’est de « bonne » organisation que dans la circulation d’une information porteuse de valeurs éthiques déterminant une parole partagée », a conclu Georges Botet-Pradeilles.

Ces réflexions prouvent l’importance pour un coach d’aiguiser sa compréhension des enjeux de l’entreprise et de savoir mener une réflexion permanente sur sa pratique, exercice qui est au cœur de l’exigence de la SFCoach.