Paris, le 13 mars 2014

Face au vieillissement de la population active en Europe, le rapport de l’Economist Intelligence Unit intitulé « Is 75 the new 65 ? » parrainé par Towers Watson, étudie les enjeux pour les grandes entreprises d’ici à 2020. Interrogeant 480 dirigeants d’entreprises européens dont 33 français, cette étude observe que la France est en retrait par rapport au reste de l’Europe sur la gestion de l’âge au travail : la réalité du vieillissement de la population active faisant l’objet d’une prise de conscience plus faible dans notre pays, les enjeux RH des employeurs et les questions de rémunération globale et d’avantages sociaux des salariés s’en trouvent affectés à l’horizon 2020.

Entre octobre et novembre 2013, l’Economist Intelligence Unit a interrogé 480 dirigeants de grandes entreprises (avec + de 2 000 salariés) dans 30 pays européens. Face au vieillissement de la population active et à ses conséquences pour les relations employeurs-employés, l’étude se concentre notamment sur l’avenir au travail versus la retraite, sur les enjeux de rémunération dont les avantages sociaux.

 

Vieillissement de la population active : un fait accepté par tous en Europe mais moins d’anticipation pour les stratégies d’entreprises en France

Le vieillissement de la population active est une réalité commune à tous : 71 % des dirigeants européens anticipent une hausse de la proportion des seniors dans leurs effectifs. Cependant, la France semble en retrait sur cette question puisque pour les dirigeants français, ce chiffre n’atteint que 58% des sondés. L’enquête montre aussi que si pour 43 % des employeurs européens, l’augmentation du coût des politiques d’avantages sociaux est la principale conséquence du vieillissement de la population active d’ici 2020, ce chiffre n’est que de 55% pour les employeurs français.

Pourtant quand on observe comment les employeurs comptent faire évoluer leur gestion managériale afin de répondre aux besoins futurs de leurs salariés, les réponses  montrent que dans l’Hexagone, on reste en retrait sur l’anticipation de ces évolutions. En effet, si un dirigeant européen sur deux place la « redéfinition de l’offre en avantages sociaux » et « un choix plus vaste offert aux salariés» comme prioritaires, les employeurs français sont plus réservés : seuls 39 % (contre 52% européens) anticipent de faire évoluer leur offre en avantages sociaux et à peine 1 dirigeant sur 4 imagine offrir plus de choix dans cette offre à ses employés (27 % contre 50% européens).

 

« De plus, si 46 % des employeurs interrogés en Europe prévoient d’ici 2020 de généraliser la remise à niveau des compétences de leurs employés seniors, en France, ils ne sont que 36 % à se projeter dans cette direction, confirmant ainsi que les employeurs français sont moins proactifs sur cette question centrale pour l’avenir de leur entreprise », souligne Mourad Bentoumi, Directeur du département Retraite et Avantages sociaux de Towers Watson France.

 

Priorité RH d’ici 2020 : Sécurité de l’emploi en France contre gestion des talents en Europe

Si les dirigeants européens placent à 47 % la gestion et la promotion des talents comme l’enjeu le plus important, les dirigeants français, eux, choisissent le maintien des salariés comme sujet prépondérant (45 % contre 26 % pour le reste de l’Europe), laissant la gestion des talents loin derrière (stratégique pour seulement 36 % des dirigeants français).

 

 

 

Les attentes des employés anticipées par leurs employeurs aujourd’hui et en 2020  

Si la sécurité de l’emploi est unanimement jugée prioritaire aujourd’hui (64 % des employeurs européens, 58 % en France), à l’horizon 2020, la France se singularise. En effet, la sécurité de l’emploi demeure l’enjeu le plus fort pour les employeurs français : 55% des employeurs en font l’attente n°1 des employés, alors qu’en Europe, cet enjeu devient très secondaire (29 % des sondés) et qu’ils anticipent à 45% que ce sera l’équilibre vie professionnelle – vie privée qui sera le premier enjeu pour leurs salariés.

 

Enfin, on constate que les objectifs fixés aux politiques d’avantages sociaux, en particulier sur la question des retraites, diffèrent entre les employeurs européens et français : pour les premiers, cet élément de rétribution devient d’ici 2020, un argument à part entière pour attirer de nouveaux talents et non plus seulement pour conserver ses employés (enjeu cité par 23 % des employeurs européens sondés).

 

« En France, on observe que les employeurs sont encore réticents à faire des avantages sociaux un élément de distinction dans leur politique de recrutement puisque seuls 12 % des dirigeants sondés en font in levier pour attirer de nouveaux talents dans leur entreprise», commente Mourad Bentoumi.

 

 

A propos de Towers Watson

Towers Watson est l’un des plus importants cabinets mondiaux de conseil au service des entreprises pour améliorer leur performance dans les domaines du capital humain et financier et de la gestion du risque. Avec plus de 14 000 collaborateurs dans le monde, nous proposons conseils, technologies et solutions en matière de politiques d’avantages sociaux, de gestion des talents, de rémunération, de gestion du risque et des actifs qui y sont liés.