Par Jean Benedetti et Xavier Lemoine Fondateurs et associés de Jobbers
« Après s’être, au cours des dernières années de crise, principalement focalisées sur des problématiques d’industrialisation et de rationalisation des process internes, les Directions des Ressources Humaines s’attaquent, désormais, à un double challenge : améliorer la qualité de vie des salariés d’une part et répondre aux exigences RSE (Responsabilité Sociale et Sociétale des Entreprises) d’autre part.
En effet, ce n’est pas un scoop, les liens sociaux ont une importance qui n’est plus à démontrer au sein des entreprises, comme nous le confirmait, récemment, un Directeur des ressources humaines : « j’observe depuis plus de 20 ans – dans des entreprises moyennes ou grandes – que la qualité des relations entre les hommes et les femmes est l’un des piliers qui sous-tend la motivation au travail. Pour preuve, le développement, dans le monde du travail, des « after-work » ou de « la fête des voisins au travail » …
L’entreprise, qui n’est certes pas une organisation philanthropique, peut vite y trouver un intérêt économique : moins de stress, moins d’absentéisme, plus de concentration au travail. »
Dans ce contexte, l’économie collaborative pouvant se décliner en entreprise prend tout son sens que ce soit le covoiturage, les achats groupés… ou les conciergeries collaboratives. Ces dernières intéressent d’autant plus les DRH qu’en plus de créer du lien social (à l’intérieur, mais aussi à l’extérieur de l’entreprise) et de faciliter la vie des salariés au bureau, elles répondent au désir grandissant des entreprises et des salariés de participer aux défis du développement durable. Des défis qui comprennent, parallèlement aux enjeux environnementaux, une dimension « sociale » importante. Le niveau de sensibilité des DRH et des Directions Développement Durable (parfois regroupées) concernant l’impact de l’entreprise sur l’économie de proximité va ainsi crescendo, dans une recherche de démarche globale RSE …
L’équilibre vie privée/vie professionnelle, le pivot d’une communauté de salariés qui fonctionne bien
Plus que la pression des objectifs ou la complexité des organisations, le plus grand frein à l’épanouissement des salariés est finalement l’invasion des contingences domestiques au bureau. Des contingences qui réduisent aussi l’efficacité au travail et aggravent le taux d’absentéisme ou les retards.
Les conciergeries collaboratives présentent l’avantage de représenter des solutions rapides de résolution des petits problèmes quotidiens, tout en permettant aux salariés de se sentir investis et valorisés par une action « sociale ».
Les attentes des jeunes générations (Y, et bientôt Z), dans ce domaine, sont réelles !
En effet, à la différence de leurs aînées de la génération X, ces dernières n’envisagent plus le travail et leur rôle au sein de l’entreprise de la même façon. Elles sont plus investies, plus moteurs, et créent une réelle dynamique qui influence l’ensemble des collaborateurs ! En contrepartie, ces salariés de la génération Y attendent une forme de réciprocité : que leur entreprise s’investisse en retour, notamment en ce qui concerne la problématique de l’équilibre vie privée/vie professionnelle !
Faciliter le quotidien des salariés, via l’instauration de pratiques collaboratives…
Pour répondre à ces attentes, les entreprises multiplient donc les initiatives, et les pratiques collaboratives occupent, désormais, une place de choix, résultant, parfois, d’une réflexion commune des services RH et du Comité d’Entreprise (et non plus uniquement des seuls services RH, comme cela a pu être le cas, auparavant). De nouvelles synergies se créent donc entre les acteurs sociaux de l’entreprise, et les initiatives se multiplient, car elles remportent un franc succès auprès des collaborateurs. Ces derniers apprécient les services qui leur sont proposés, et se sentent mieux considérés, voire privilégiés.
… qui redonnent aussi ses lettres de noblesse à la fonction RH
De leur côté, les DRH aspirent aussi à plus de reconnaissance de la part des salariés des entreprises.
Ces dernières années n’ont pas toujours été faciles à vivre par ces dernières qui ont dû – crise oblige – parfois mettre en place plus de plans sociaux que de projets plus positifs… Or, la mission des ressources humaines ne se limite évidemment pas à ces réductions d’effectifs ! Aujourd’hui, ces services sont demandeurs de missions plus « valorisantes », augmentant l’intérêt de leurs missions et redorant leur blason aux yeux des salariés… Le modèle de la conciergerie collaborative, en renforçant l’engagement social de l’entreprise, participe au cercle vertueux d’une double amélioration : celle de la vie quotidienne des salariés et celle de l’image des DRH. »
Le point de vue de Pascal Nicaud, associé de Lumens Consultants, cabinet Solucom
« Quelles sont les conditions pour réaliser correctement les activités professionnelles qui me sont propres ? En quoi puis-je équilibrer, sans schizophrénie trop forte, mes différentes vies ? Sur ces questions, l’entreprise peut aider et elle l’a d’ailleurs déjà fait en proposant, entre autres, certains services de nature individuelle sur le lieu de travail… Si ces services sont indéniablement un plus, je demeure convaincu que la proposition de services doit s’ouvrir à une plus grande réalité de besoins. L’individu salarié cherche avant tout à se sentir libre de choisir le service dont il a besoin au moment où il en a besoin… Et c’est bien une dynamique systémique de services qui répondra à la diversité des besoins.
Les nouvelles plateformes permettent par ailleurs aux DRH d’installer une nouvelle relation et de devenir acteur de l’intermédiation, sans interférer. Ils sont désormais en mesure de prendre en compte l’individu en tant qu’acteur du lien social sans s’en sentir directement initiateur ou possesseur. Une relation contractuelle moderne s’établit alors entre les personnes physiques et la personne morale qui fait qu’à l’avenir l’entreprise ne sera alors ni absente, ni pilote mais bel et bien catalyseur. »
A propos de Jobbers :
Acteur de l’économie collaborative, Jobbers est une plateforme de prestations de services et de conciergerie d’entreprise.
Jobbers propose aux particuliers et aux salariés des entreprises clientes, à la recherche de services de qualité (babysitting,
pressing, soutien scolaire, jardinage…) de nouvelles solutions en matière de jobbing (marché qui consiste à
mettre en relation des particuliers afin de les aider à déléguer des tâches quotidiennes, qu’ils ne souhaitent pas
réaliser, par manque de temps ou d’envie). Fondée et dirigée par Jean Benedetti et Xavier Lemoine, Jobbers est assistée d’un
Advisory Board composé de six personnalités.
www.jobbers.com