Un récent article du journal ‘Le Monde’ décrit sous un jour bien sombre des pratiques et stratégies de certains opérateurs privés de placement.
Il y a deux ans presque jour pour jour l’UROF IDF communiquait sur une situation devenue très préoccupante à bien des égards. Les faits récents ne font malheureusement que
confirmer point par point cette première alerte.

Chacun pourra avoir sa propre lecture des événements relatés par ‘Le Monde’, nous souhaitons surtout aujourd’hui attirer de nouveau l’attention de tous les professionnels et
institutions concernés par l’insertion, l’accompagnement et la formation des demandeurs d’emploi sur les conséquences néfastes d’une commande publique mal maîtrisée sur les
acteurs professionnels et les bénéficiaires des prestations.

MÊMES CAUSES…

– Des organismes aux ambitions purement mercantiles mettent en oeuvre des stratégies qui n’ont de finalité que la captation de marchés.
– Le code des marchés publics, tel qu’appliqué par certains financeurs à ces prestations d’insertion professionnelle, rend possible voire même facilite ces
dangereuses stratégies d’opérateurs. Ce code permet alors en effet de remporter des marchés sur de simples engagements à faire, en fait invérifiables à priori et
intenables dans la durée, adossés à des prix cassés assimilables à du dumping.
– Ces organismes poursuivent à l’évidence des logiques purement financières, bien loin du coeur de leur métier et de ce qui devrait les animer prioritairement : assurer un
accompagnement et une formation de qualité aux publics accueillis.

…MÊMES EFFETS

· La qualité de l’accompagnement ou de la formation des publics accueillis se ressent inéluctablement de ces mauvaises pratiques : la rentabilité financière comme unique
finalité, des engagements à faire irréalistes et un prix trop bas consenti pour obtenir un marché engendrent presque mécaniquement une prestation calibrée au rabais.
· Les logiques en place ont alors pour conséquence la dégradation d’un environnement professionnel dans lequel tous les coups deviennent permis, même les plus bas,
sans que visiblement les règles applicables ne permettent de les éviter.
· Les exemples ne manquent pas, de ces opérateurs engagés dans ces pratiques peu scrupuleuses et qui finalement sont liquidés. On pourrait presque s’en réjouir, s’ils
n’entraînaient souvent directement dans leur chute d’autres organismes par effet de domino.
· Le dumping commercial à l’oeuvre a aussi pour conséquence une déqualification préoccupante des professionnels de l’accompagnement et de l’insertion, notamment
par le non-respect des conventions collectives.
Il n’est pas acceptable que les comportements irresponsables de certains puissent ainsi rejaillir sur tous les organismes et opérateurs.
Dans cette situation nous souhaitons rappeler les valeurs professionnelles qui fondent notre Union Régionale, en premier lieu desquelles le respect des publics accueillis et des
engagements pris auprès des financeurs.
Enfin, l’ UROF Ile de France invite les institutions à adapter la forme et les modalités des commandes, afin de proposer un cadre respectueux des objectifs légitimes du financeur
mais aussi garant de la qualité et de la bonne réalisation des prestations par une mise en concurrence raisonnée.